Yves de Lessines
Yvain (ou Ivain, ou bien Ivin, ou encore Yvon ou Ivon) Desprez (ou des Prés, en latin : de Pratis) était le fils du "chastelain" de Lessines, qui
se nommait Jehan (ou Jean) dit "de
Quieuvrain" (ou Quiévrain), et de sa femme, Aliz (ou Alix, ou bien Alice) ; il devient moine à l'Abbaye
cistercienne de Cambron après la mort de son père, et malgré les supplications
de sa mère et de ses sœurs, en 1284, le jour de la Fête de Sainte
Marie-Madeleine, bien qu’il soit le seul pour perpétuer le nom de sa branche
familiale, qui s'éteindra après lui ...
Prieur à partir de 1322, il est élu abbé en 1328, alors qu’il est déjà très
vénérable, c’est-à-dire fort avancé en âge ; ainsi est-il connu sous le nom
d'Ivo de Lessinis, puisque, selon l'usage de l'époque et comme plusieurs prédécesseurs, il avait choisi ce pseudonyme tiré du lieu de sa naissance, ce qui
peut se traduire en français d'aujourd'hui par Yves de Lessines ; il meurt le 9
mars 1329...
Il ne reste plus grand chose des bâtiments du monastère de cette époque,
puisque le domaine a été transformé en carrière de pierres après la révolution
française; aujourd'hui, à l'intérieur de ses anciens murs, les activités d'un
parc de loisirs : "Pairi Daiza", se déploient parmi les rares ruines
historiques qui subsistent encore...
Michelet Nostredame
Un certain Michel Nostredame naît le 21 décembre 1503 à
Saint-Rémy-de-Provence; s’il est plus connu sous la version latine de son
patronyme, le surnom utilisé par les membres de sa famille n'en demeure pas
moins "Michelet", puisqu’il est le cadet de la fratrie.
C’est son grand père paternel, Guy de Gassonet, d'origine juive, qui avait
choisi l'identité nouvelle de Pierre Nostredame, lors de sa conversion au
catholicisme, une cinquantaine d'années auparavant; dans la foulée, il avait
répudié son épouse, qui ne voulait pas quitter le judaïsme, pour en marier une
autre, Blanche de Sainte-Marie...
Après avoir tenté d'obtenir à Avignon un diplôme de bachelier ès arts,
Michel Nostredame doit quitter l'université un an plus tard à cause de
l'arrivée de la peste; ayant pratiqué comme apothicaire, il s'inscrit neuf ans
plus tard à la Faculté de Montpellier en vue d'obtenir sa maîtrise en médecine;
il se fait certes connaître grâce aux remèdes qu'il a mis au point, mais il est
bientôt expulsé pour avoir exercé ce métier interdit par les statuts de
l'université; son inscription et sa radiation, en 1529, restent les seules
traces de ses exploits académiques...
Quatre ans plus tard, il s'établit à Agen, où il pratique les soins à
domicile; il s'y marie; assez vite, ses activités douteuses et ses idées
progressistes inquiètent les autorités...
Convoqué par l'Inquisition pour répondre d'hérésie, il se garde bien de se
présenter devant le tribunal ecclésiastique...
Aussi voyage-t-il quelque peu...
C'est ainsi qu'il se retrouve à Bordeaux vers 1539, à nouveau poursuivi par
le Saint Office, de sorte qu'il s'y dirige vers le nord... En effet, dans le
port, le plus facile, le plus rapide et le plus discret était de s'embarquer
par mer vers la côte flamande...
Ses pérégrinations conduisent notre homme jusqu'à l'Abbaye de Cambron. A
cette époque, le monastère est encore prospère, en particulier grâce au culte
de Notre-Dame, même si la gestion de quelques jeunes abbés et les vicissitudes
du temps engendrent une accumulation de dettes...
Guillaume le Chrétien
En 1322 s'était produit un incident d'une gravité extrême : une image de la
Vierge Marie, quoique tracée sur le mur de la salle des hôtes à l'aide de
simple traits, avait été profanée par un agent fiscal du Comte de Hainaut, qui
était son parrain ; d'origine juive, l'homme s'était converti au christianisme
; ainsi avait-il été baptisé sous le prénom de Guillaume, qui se dit encore
"Willame" ou "Willemet".
Seul juif signalé à Mons lors de premières vagues d’immigration
consécutives à l’expulsion des juifs de France par Philippe le Bel en 1306, les
comptes de la ville en parlent en 1320 comme de "Willaumes le
Crestien", tandis que les rôles de bourgeoisie mentionnent sans
discontinuer sa résidence dans le Quartier de la Rue d’Havré.
Cet événement s’était produit vers la fin de la prélature de Nicolas de
Herchies, Abbé de Cambron à partir de 1308 ; les chroniques du monastère
rapportent qu’il en fut tellement affecté qu'il déposa la crosse peu de temps
après ce crime : il mourut le 4 mai 1322.
Jean le Flamand
Sans doute assuré de l’appui de son protecteur, Guillaume le Chrétien avait
farouchement nié les accusations portées contre lui par les moines ; à défaut
de preuve, il ne fut guère inquiété, jusqu'à l’intervention d’un forgeron
d’Estinnes, Jean Flamens (ou le Flamand), aussi appelé en raison de son métier
: Jean Lefèvre, c’est-à-dire "le febvre", pour dire qu’il était
forgeron) ; en effet, cet homme raconte qu’un ange, puis la Vierge, lui
étaient apparus et lui avaient demandé de faire rendre justice ; selon l'usage,
il provoque en duel judiciaire le juif converti ; moyen de preuve décisif, le
combat tourna à son avantage, sans doute à la faveur de sa constitution
physique robuste.
Quoiqu'il en soit, Guillaume n'avait-il pas avoué son méfait avant de
mourir par le feu sur la Place du Parc, pendu entre deux chiens affamés qui lui
ont dévoré le ventre avant qu’il soit brûlé ?
Toute l’affaire avait fait grand bruit...
Aussi la littérature s'est-elle emparée du sacrilège.
Le récit primitif a été progressivement enjolivé. Au 14ème siècle, déjà, le
sacrilège se retrouve dans plusieurs ouvrages.
Nicolas Delhove
L’annaliste Guillelmus Procurator rapporte avec fidélité, quelques années
seulement après les événements, le récit contenu dans une lettre écrite un an
après les faits, le 27 mai 1327, par Nicolas Delhove, Abbé de Cambron de 1322 à
1328, qui prie tous les évêques et les prélats de bien vouloir accorder des
indulgences aux personnes qui visiteront la chapelle de la Vierge dans le
monastère.
Cette lettre sera paraphrasée en 1329 par une bulle d’indulgence du Pape
Jean II pour cette chapelle, qui marque les débuts officiel d'un pèlerinage...
A cette époque, Yves de Lessines exerce la charge de prieur; c'est le
personnage le plus important du monastère après l'abbé; c'est lui qui participe
à la préparation et à l'exécution de toutes les décisions importantes; c'est
lui qui recueille les premières confidences des témoins du sacrilège...
N’est-ce pas lui qui prépare la requête adressée au pape ?
En mémoire des événements miraculeux, une procession solennelle sera
également instituée le troisième dimanche après Pâques, tandis que la
construction d’une chapelle sera projetée à l'endroit où était peinte l'image
qui avait été l'objet des fureurs du juif sacrilège...
Ivo de Lessinis
Nicolas Delhove avait à peine réuni quelques matériaux pour la construction
de ce bâtiment ; il était mort environ un an après l’exécution de l’auteur du
sacrilège ; c’est son successeur, Yves de Lessines qui en fit jeter les
fondations; en sa qualité de prieur et en tant que véritable maître d'oeuvre,
il en avait sans doute dressé les plans.
En 1328, l'abbaye a reçu l'autorisation de faire célébrer l'office divin à
haute voix, mais portes fermées, par dérogation à l'interdiction générale qui
frappait le pays ; notre abbé n’est donc pas sans relations...
Grâce aux offrandes abondantes que déposaient les fidèles, le sanctuaire est
rapidement achevé.
Suite à une demande faite par le roi de France, Philippe VI de Valois, le
pape Benoît XII signe une bulle accordant de nouvelles indulgences aux pèlerins
de Cambron, ce qui donne naissance à un pèlerinage.
La chapelle de Notre-Dame sera achevée grâce aux offrandes que Jean III de
Mons, Abbé de Cambron de 1329 à 1339 recevra de Jeanne de Valois, l’épouse de
Guillaume 1er, Comte de Hainaut.
Parmi les visiteurs de marque qui se succèderont avec la foule des
pèlerins, l’empereur Maximilien Ier visite le sanctuaire en 1512, lors de son
passage dans les Pays-Bas ; il y laisse un don substantiel qui permet de faire
appel à un artiste pour restaurer l’ancienne peinture sur bois ; il
intervient également pour que les abbés du monastère puissent porter la mitre,
au même titre que les évêques, ce qui fera l’objet d’un bulle du Pape Jules II.
Guillaume le Juif
L’affaire du sacrilège commis par celui qu’on qualifié désormais de Guillaume
le Juif continue d’alimenter les chroniques historiques, puis sert
d’inspiration à des œuvres dramatiques.
Quelques années plus tard, en 1346, Johannes de Beka publie à Utrecht une
chronique dans laquelle il raconte l’histoire des évêques de la ville et des
comtes de Hollande, qui sont également comtes de Hainaut ; il y parle du
sacrilège en ces termes : Guillaume "vit
une belle peinture de la Vierge qu’il frappa de sa lance... mais un ruisseau de
sang commença à couler de la cicatrice de la blessure". L’élément
miraculeux intervient donc dès cette époque ; en dehors du sang, très abondant,
le récit reste assez sobre et proche du précédent.
Deux récits anonymes, l’un en prose, l’autre en vers, du milieu du siècle,
dont seuls quelques passages ont été conservé, grâce à l’Abbé Antoine Le
Waitte, élu abbé en 1662, qui publia en 1672 son histoire de l’Abbaye de
Cambron, font également apparaître les gouttes de sang sortant des blessures de
la Vierge et de nombreux détails sur le duel.
En 1534, Jacques Lessabée donne un récit encore assez sobre, faisant
allusion au sang et au duel, en insistant sur le rôle déterminant de la
Providence.
Par contre, dans sa "Chronique d’Hirsauge", Jean Trithème répète
le récit de Johannes de Béka en amplifiant les écoulements de sang "qui couvrit abondamment le pavement de
l’autel" et ajoute un dialogue entre la Vierge et Jean Flamens,
qualifié pour la première fois de "forgeron",
pour savoir s’il doit aller tuer Guillaume.
En 1604, Robert Procurateur, dit de Hautport, publie un opuscule où
apparaissent deux éléments donnant au récit un caractère encore plus de
pittoresque : la torture de Guillaume après ses coups de lance, qui "… quelque dure qu’elle fust ne sçeut
rien arracher de la bouche de ce malheureus ..." et la description de
Jean Flamens comme un vieillard handicapé : "Quatre
ans après, l’ange s’apparoissant à un certain vieillard natif des Estinnes
nommé Jean Flamand dit le Febvre, qui par l’espace de sept ans estoit
paralyticque… ".
En 1616, Walrand Caould répète les mêmes exagérations qui pimentent
l’histoire de Guillaume le Juif.
Le théâtre aussi s’empare du sujet...
En 1639, Philippe Brasseur donne une pièce en vers composée de cinq cent
trente-six hexamètres, tandis que le poète hutois Denis Coppée a écrit un drame
en vers et en cinq actes, publié après sa mort, survenue en 1632.
Enfin, l’œuvre d’Antoine Le Waitte comporte une synthèse peu critique des
écrits relatifs au sacrilège, mais a le mérite de citer les lettres
contemporaines du drame, permettant de connaître l’histoire du sacrilège sans
ses exagérations poétiques.
Au siècle des lumières, le souvenir de cet événement s’estompe. Les auteurs
n’y consacrent plus que quelques lignes qui constituent des répétitions sans
valeur. Sitôt après le miracle, la dévotion à Notre-Dame de Cambron se
développe dans l'abbaye.
Des centuries aux prophéties...
Plus de deux siècles plus tard, lorsque Michel Nostredame arrive à l’Abbaye
de Cambron, c’est le désordre dans les Pays-Bas, à cause des guerres politiques
qui ravagent le pays en raison des divisions religieuses déchirant la
chrétienté occidentale.
Le monastère fera d’ailleurs l’objet de l’attaque d’une troupe d’environ
six-cent protestants en 1581, qui sera tenue en échec par quelques vingt-huit
soldats, gueux et paysans, puis chassée par six cavaliers de l’armée royale
arrivant de Lens ; cet événement s’était produit sous la prélature de
Robert d’Ostelart, abbé de 1573 à 1613 ; élu à l'âge de 27 ans, il avait
été confirmé dans sa dignité abbatiale par le Duc d'Albe, Gouverneur des
Pays-Bas ; en reconnaissance de l’exaucement de ses prières à Notre-Dame,
il institua "la Procession des Gueux", le mercredi de Pâques.
Le logement des hôtes se situe sous la bibliothèque ; il y tombe sur un
vieux manuscrit ; c’est le texte d’un poème écrit dans un dialecte ancien ; il
est intrigué par le style énigmatique, le choix du vocabulaire et la
conjugaison des verbes au futur ; il comporte dix centuries ; chaque centurie
regroupe cent quatrains décasyllabes dont les rimes sont croisées ; la césure
tombe invariablement au milieu de chaque vers ; il commence la lecture par les
deux premiers ; il comprend à peu près ceci :
Estant assis de nuit secret
estude,
Seul repousé sus la selle d’ærain,
Flambe exigue sortant de solitude,
Fait proferer qui n’est à croire
vain.
La verge en main mise au milieu de
branches
De l’onde il moulle et le limbe et
le pied.
Vn peur et voix fremissent par les
manches,
Splendeur divine. Le divin prés
s’assied.
Paraphrasant un texte de Jamblique disponible dans le scriptorium de
l'abbaye, le poème est subtilement signé, mais notre provençal ne comprend pas
grand-chose à ces jeux de mots dont les moines avaient l'habitude, d'autant que
le texte est rédigé en français picard, qui ne se parle plus guère, surtout
dans les pays de langue d'oc; le texte est également truffé de noms de
lieux-dits des Pays-Bas méridionaux, mais il n'est que de passage dans la
région; par contre, puisqu’il se dit lui-même astronome et se trouve être un
adepte de la pronostication, la tournure mystérieuse des phrases et les
références éparses à la position des planètes ne manque pas certainement pas de
frapper son imagination…
En quittant les lieux, il emporte une copie du précieux manuscrit dans ses
bagages. Sans doute ne s’aperçoit-on que trop tard de son larcin, ou peut-être
la disparition du manuscrit passe-t-elle inaperçue dans la confusion générale,
à moins qu'on ne lui remette volontairement un exemplaire de ce texte dont on
ne comprend peut-être plus le sens, sa réputation, pour ce qu'elle valait,
l'ayant sans doute précédé.
Notre homme se dirige ensuite vers l'Abbaye d'Orval, puis redescend vers le
sud, suivant à bonne distance les traces des armées de Charles Quint ; il parle
de son séjour à Vienne; on le trouve à Valence ; il s'établit finalement à
Arles pour quelques temps.
En 1544, il étudie la peste à Marseille, en compagnie, dit-il d'un médecin
du nom de Louis Serres; il raconte avoir été appelé à Aix pour traiter les
malades de la contagion dont la ville est affligée; il y expérimente en 1546
ses médicaments prophyllactiques à base des plantes; il demeure alors à
Salon-de-Provence ; la bourgade s'appelle "Salon-de-Craux".
En 1547, il connaît à Lyon des démêlés avec un concurrent autochtone,
Philippe Sarrazin, dont les remèdes ne satisfaisaient guère ses compatriotes.
Le 11 novembre, il épouse en secondes noces une jeune veuve de
Salon-de-Provence du nom d'Anne Ponsard; le couple y occupe la maison qui
abrite aujourd'hui le musée éponyme; elle lui donne six enfants, trois filles
et trois garçons ; l'aîné, César, deviendra consul de la cité; peintre, poète
et historien, il s'attachera à dresser la biographe de son père, contribuant
ainsi à sa renommée posthume.
Pour l'heure, Michel Nostredame voyage encore en Italie de 1547 à 1549; à
Milan, il rencontre un spécialiste de l'alchimie végétale, qui lui enseigne les
vertus des herbes qui guérissent, dont il consignera les principes dans son
Traité des confitures et fardements, qu'il publiera à Lyon en 1552.
Nostradamus
En 1550, Michel Nostredame rédige son premier almanach populaire, qui
contient une collection de prédictions prétendument astrologiques, incorporant
un calendrier pour l’année, et d’autres informations en style énigmatique et
polyglotte qui devait paraître suffisamment mystérieuses à ses éditeurs pour
comporter de nombreuses coquilles, où d'aucuns verront plus tard l'indication
de sa dislexie.
A partir de cette publication, il signe ses écrits sous le patronyme de
"Nostradamus".
En 1555, il publie des prédictions perpétuelles (ce qui signifie cycliques,
selon l'usage de l'époque), dans un ouvrage de plus grande envergure et presque
sans indication de date précise, qui est publié par un imprimeur lyonnais du
nom de Macé (c'est-à-dire Matthieu) Bonhomme.
C'est le début de la publication des fameuses "prophéties" qui
porteront son nom. Cette entreprise n’est toutefois pas sans risques...
Sa renommée est telle que la reine, Catherine de Médicis, le fait appeler à
la cour la même année. Le motif de l'intérêt de la reine était peut-être que,
dans son dernier Almanach, Nostradamus avait mis le roi en garde contre des
dangers qu'il disait ne pas oser indiquer par écrit.
Inquiet des intentions royales, puisqu’il craint d'avoir la tête coupée, il
se rend à Paris, où il reçoit du couple royal des gratifications qu'en public
il qualifiera d'amples, mais dont il se plaint en privé qu'elles ne couvrent
pas ses frais de voyage. Des nouvelles alarmantes sur l'intérêt que la justice
parisienne porte à la source de sa prescience l'incitent à quitter Paris
précipitamment, tant il se persuade qu'on veut sa mort…
Dans les années qui suivent, il est la cible de plusieurs pamphlets
imprimés. Les attaques fusent de partout : de France et d'Angleterre, des
milieux protestants et catholiques, des laïcs et des clercs, des poètes et des
prosateurs, des adversaires de l'astrologie et des astrologues de métier, des
étrangers mais aussi de ses proches.
L'ordonnance d'Orléans du 31 janvier 1561, dont l’un des auteurs était le
chancelier Michel de l’Hôpital, hostile à Nostradamus, prévoit des peines
contre les auteurs d'almanachs publiés sans l'autorisation de l'archevêque ou
de l'évêque.
Peut-être une infraction à cette ordonnance est-elle à l'origine d'un
incident qui n'a pas été tiré tout à fait au clair : le jeune roi Charles IX a
écrit le 23 novembre 1561 au Comte de Tende, gouverneur de Provence,
apparemment pour lui donner l'ordre d'emprisonner Nostradamus, car l’intéressé
répond au roi le 18 décembre 1561 : "Au
regard de Nostradamus, je l'ay faict saisir et est avecques moi, luy ayant
deffendu de faire plus almanacz et pronostications, ce qu'il m'a promis. Il
vous plaira me mander ce qu'il vous plaist que j'en fasse" ; il a donc
fait arrêter Nostradamus et l'a amené au Château de Marignane ; les deux hommes
étaient amis et la prison tenait plutôt de la mise en résidence ; on ignore ce
que le roi répondit au gouverneur, mais tout indique que l'incident resta sans
suites…
Nostradamus reste pleinement en grâce auprès de la famille royale en 1564,
lorsqu'il peut rencontrer la cour, à l'occasion de son grand tour du royaume,
Charles IX, accompagné de Catherine de Médicis et de Henri de Navarre, le futur
Henri IV, lors de leur passage à Salon-de-Provence.
À cette occasion, la reine le nomme médecin et conseiller du roi.
Sa fortune est faite…
Pour plus d'informations, voir notamment :
- pour une approche philologique et toponymique, l'ouvrage de base : Rudy
Cambier, L'oeuvre du Vieux Moine : Volume 1, Le dernier chemin des Templiers
- pour une approche astronomique et statistique : Jehans de la Oultre, Les
Centuries - Nostradamus : la fin d'un mythe
- pour l'actualité des recherches, la page de l'A.S.B.L. Ivo de Lessinis
Succursi Albi sur Facebook :
- pour diverses informations sur le projet et pour une bonne ballade dans
le Pays des Collines, le site des derniers chemins templiers :
- pour diverses informations complémentaires, quelques illustrations et,
dans l'espace réservé aux membres, un logiciel permettant de recherches de mots
et de rimes dans les Centuries, le site de Jehan de la Oultre :
- sur la biographie de Michel (de) Nostredame, dit Nostradamus, les études
ne manquant pas, pour une vue d’ensemble, voir par exemple la page
Wikipedia :
- sur l’affaire du sacrilège de Cambron et la condition des juifs dans le
Hainaut au moyen âge, voir les excellentes études sur le site de Gérard
Waelput: